Autant l’année 2021 aura été mauvaise au niveau mondial, autant elle aura été bonne pour Voilà:.
Quand j’y repense, il est difficile de croire à quel point nous avons progressé en un an seulement. Il y a beaucoup de choses que je considère comme acquises aujourd’hui mais qui n’existaient pas il y a un an. Chaque année, je pense que le taux de croissance ne peut être maintenu et pourtant, il l’est.
L’esprit d’équipe
Nous avons embauché une nouvelle programmeuse et ajouté un designer d’information et deux autres graphistes. Quatre personnes qui embauchent quatre personnes, c’est beaucoup de travail, et l’intégration des nouvelles recrues dans l’équipe peut être un défi, mais en dehors du temps que cela a pris, c’est un succès et j’ai l’impression que nous sommes ensemble depuis toujours.
Chaque nouvelle embauche change l’ambiance, mais le passage de 5 à 7 a renversé la donne. Pour caricaturer, au début j’avais l’impression que l’équipe était à mon service et maintenant c’est moi qui suis au service de l’équipe. Il y a toujours quelque chose à mettre en place ou à revoir. Je me suis senti dépassé au début et j’ai dû m’adapter, mais maintenant tout est en place. Il y a beaucoup de travailleurs solitaires par choix en visualisation de données, mais après cinq ans à le faire, j’en avais assez. Je voulais faire plus et mieux que ce que je faisais seul, et je ne pourrais pas être plus heureux de voir que cela se produit.
J’aime parler de la création d’une entreprise autour du design d’information et si vous voulez entendre plus de mes réflexions sur le sujet, je suis allé sur PolicyViz pour en discuter avec Jon Schwabish.
It's been an omission on my part not to have @chezVoila on the #PolicyVizPodcast sooner, but here you go! We talk about his path to building his own information design firm. | https://t.co/VHNKPlEtFs
— PolicyViz (@policyviz) May 4, 2021
Du côté du personnel, nous avons eu notre toute première promotion, puisque Chloé Cousin est passée de coordinatrice à chef de projet, ce qui reflète sa véritable contribution. Nous avons également connu notre première démission, lorsque notre développeuse Olivia a été recrutée par Le Devoir, un quotidien québécois qui investit dans la visualisation de données, ce dont je suis même un peu fier.
Nous avons eu la chance de travailler avec des collaborateurs talentueux, comme Sophie Ouch, Marc Lajoie et Chris Viau. Chacun d’entre eux fait un travail remarquable et je leur suis reconnaissant d’avoir accepté de s’associer à nous.
Nous avons eu une si bonne année que tous les employés ont reçu une prime et une augmentation, et nous avons même ajouté une assurance collective. Cette assurance n’est pas une grosse affaire comme aux États-Unis (heureusement), mais elle couvre l’assurance invalidité, l’assurance vie et certains frais de santé. Deux membres de l’équipe ont même acheté une maison cette année!
Un année interactive
2021 a été l’année de l’interactif. Notre premier a été développé fin 2020, mais dévoilé en 2021 : un portfolio pour une organisation internationale de développement, et j’en suis immensément fier.
Ensuite, nous avons publié trois interactifs « scrollytelling »: un sur l’atteinte de la carboneutralité, un sur les coûts de santé des changements climatiques et un sur l’impact de ces derniers sur les infrastructures. Ils sont tous très différents, ce qui montre notre volonté et notre capacité à nous adapter au message.
Nous venons également de terminer un tableau de bord pour des données de sondage dans un délai très court, mais je ne peux pas encore en parler.
Nous avons continué à pousser le côté esthétique de la visualisation des données pour atteindre un public plus large, car le contenu seul ne peut tout faire. Les deux projets qui illustrent le mieux cette approche sont Sink or Swim et les graphiques de réseau de l’écosystème des start-ups de Tokyo.
Autre première cette année: les animations, comme nous l’espérions. Ce média suscite un intérêt croissant. Il est attrayant et, comme nous l’avons vu l’année dernière avec l’engouement pour les courses de diagrammes à barres, il y a quelque chose qui fonctionne chez les graphiques qui révèlent progressivement leurs histoires.
Nous avons intensifié notre travail d’illustration, d’un interactif mentionné ci-dessus, à cette infographie sur le rôle de l’eau dans les conflits au Moyen-Orient pour laquelle nous avons écrit une description du processus, ainsi qu’une autre illustration isométrique.
À la lumière de toute cette croissance, je suis particulièrement heureux que la grande majorité de nos projets restent liés au développement durable. C’est une grande partie de ce qui nous rassemble.
Raconter notre histoire
C’est le domaine dans lequel nous avons le moins agi cette année, principalement parce que nous avions tant à faire ailleurs. Néanmoins, j’aurais aimé que nous fassions mieux et je porte une grande part de responsabilité dans le fait d’avoir centralisé les communications et de ne pas avoir agi en conséquence. Nous sommes en train de corriger cela.
Nous n’avons publié que cinq articles de blog, contre 11 l’année précédente. Je suis particulièrement content du billet de Patricia sur le guide Do No Harm. Je suis également heureux d’avoir publié dans Nightingale un article sur la façon de convaincre les clients que vous avez raison (quand vous avez raison).
Frustrated that clients aren’t accepting your design proposals? Getting good design through to production is an important skill in #datavisualization. @chezVoila shares 10 strategies his team uses to increase the chances that clients accept their ideas. https://t.co/oIt291xeAO
— Data Visualization Society (@DataVizSociety) August 3, 2021
Nous avons envoyé cinq infolettres en douze mois, contre six en huit mois l’année dernière. Nous avons ajusté le processus de production pour avoir plus de chances de publier plus souvent. Cliquez sur l’image pour vous abonner.
Sur Twitter, j’ai eu mon premier contact avec la semi-viralité lorsqu’un fil à propos de la page couverture du New York Times concernant les 500 000 morts de la COVID a obtenu plus de 500 retweets et un millier de likes. Ironiquement, l’expérience a reflété ce que je critiquais.
The more I think about today’s front page of the New York Times, the more it is for me another watershed moment for data visualization. But not for good reasons.
— Voilà: Francis Gagnon (@chezVoila) February 21, 2021
This graph is confronting us with the limitations of data visualization to convey tragedies. pic.twitter.com/kwG3zv23NF
Nous avons finalement atterri sur Behance car nos projets méritent cette plateforme centrée sur l’esthétique.
J’ai assisté à Outlier en février (tellement bien organisé) et j’ai même dirigé une sorte de jeu lors de l’unconference où nous avons identifié des détails dans la vidéo de Hans Rosling pour la BBC. Ce jeu était basé sur une étude approfondie que j’avais publiée un an plus tôt, mais j’ai découvert de nombreux nouveaux détails avec le groupe.
Today marks the 4th anniversary of @HansRosling's death. At @OutlierConf we had a little unconf discussion on Friday about what makes his BBC video so special. https://t.co/zIvVUJGE54
— Voilà: Francis Gagnon (@chezVoila) February 7, 2021
Enfin, j’ai préparé une courte explication vidéo (en anglais) des graphiques de pente à l’invitation de Jon Schwabish. Cela m’a pris une éternité à préparer et j’ai développé un grand respect pour les explications vidéo.
Coup d’oeil sur l’invisible
Beaucoup de choses se sont passées en arrière-scène. L’entreprise a dû se structurer davantage pour faire face à cette quantité de demande et de travail, notamment en matière de développement d’affaires, de suivi du temps, de facturation, etc. Cela devra évidemment continuer.
Nous avons fait plus d’architecture de l’information qu’auparavant, en aidant les clients à structurer leurs données et leurs messages. Nous avons traité des jeux de données plus importants que jamais et nous développons des méthodologies à cet égard.
Nous avons également ajouté à nos clients une nouvelle organisation internationale, comme nous l’avions espéré. Rien à annoncer pour l’instant, car le travail ne fait que commencer.
Et pour 2022
Il se peut que nous retournions dans un vrai bureau, mais pas avant que la situation sanitaire le permette. Nous nous attendions à ce que cela se produise cette année, mais ce ne fut pas possible, avec les vagues Delta et Omicron. En tout cas, personne chez Voilà: n’a attrapé la COVID jusqu’à présent. On croise les doigts, on se vaccine et on porte des masques.
Au vu du rythme de la fin 2021 et du pipeline de projets pour le début 2021, je m’attends à ce que l’équipe s’agrandisse encore cette année. Prenez de l’avance en nous envoyant votre candidature spontanée.
Nous aimerions publier plus de pièces transversales sur nos blogs, couvrant le travail qui a eu lieu sur plusieurs projets, comme nos pages de couverture ou bien comment nous utilisons des alternatives aux cartes géographiques ou comment nous divisons un graphique en plusieurs.
L’avenir semble prometteur, mais nous ne prenons rien pour acquis. Espérons que nous (et le monde) aurons de bonnes nouvelles à partager dans douze mois.
Francis Gagnon est designer d'information et le fondateur de Voilà: (2013), une agence de visualisation de données spécialisée dans le développement durable.