Les meilleures visualisations et graphiques (à ce jour) pour comprendre le coronavirus (COVID-19)

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3 avril 2020

Voilà: n’a pas publié un seul graphique sur la pandémie de COVID-19, bien que nous soyons spécialisés dans la visualisation de données. C’est qu’il est actuellement préférable de laisser le sujet aux spécialistes. Les données sont beaucoup moins fiables et comparables que l’on pourrait penser et le sujet de l’épidémiologie est extrêmement complexe. Si nous donnons un coup de main, ce sera pour soutenir des experts.

Pour comprendre la pandémie, nous nous appuyons sur le travail d’autres personnes qui créent des graphiques dans leur domaine d’expertise ou avec l’aide de spécialistes. Ceci est une compilation des meilleures visualisations que nous ayons vues ces dernières semaines.

Certaines pourraient n’être disponible que par abonnement, mais beaucoup de ces chefs-d’œuvre sont disponibles alors que les médias rendent leur couverture COVID-19 disponible gratuitement en soutien à la santé publique. C’est remarquable et encore une autre raison de s’abonner aux journaux.

Qu’est-ce que ce coronavirus ?

Un bon point de départ est de comprendre ce qu’est le coronavirus SARS-CoV-2. L’explication visuelle du New York Times (11 mars 2020) fait un travail remarquable. Vous comprendrez d’où vient son nom, quel est le but de sa forme, comment il peut tuer et comment le système immunitaire peut le vaincre.

Il a été créé par leur éditeur graphique scientifique, Jonathan Corum, en collaboration avec leur spécialiste en virus, Carl Zimmer. Corum accorde toujours un soin excessif à ses recherches et à l’élégance de son design, et son texte fait le bonheur des esprits curieux.

 

Comment se propage-t-il ?

Vous êtes coincé à la maison depuis un moment et vous vous demandez si la distanciation sociale est vraiment efficace contre une contagion? Le Washington Post a une merveilleuse explication visuelle (14 mars 2020) de Harry Stevens sur la mécanique des épidémies. Il est très clair que la réduction des contacts réduit considérablement la propagation d’un virus (gardez à l’esprit qu’il ne s’agit pas spécifiquement de COVID-19).

Un détail technique impressionnant: ces animations ne sont pas des vidéos. Les simulations sont créées à partir de zéro à chaque fois que quelqu’un charge la page.

À noter: c’est l’article le plus lu de tous les temps sur washingtonpost.com. Oui, une visualisation.

 

Que signifie « croissance exponentielle »?

Il est clair que la société doit pratiquer la distanciation sociale. Mais quel est l’impact potentiel d’un individu? Étonnamment élevé dans un scénario de croissance exponentielle. Cette animation développée par le Dr Siouxsie Wiles et le dessinateur Toby Morris pour The Spinoff en Nouvelle-Zélande fait le point.

Comment a-t-il commencé à se propager ?

L’origine exacte du coronavirus SARS-CoV-2 est inconnue pour le moment mais nous savons où la COVID-19 est apparue pour la première fois: à Wuhan, une ville de 11 millions d’habitants en Chine (vous n’en avez jamais entendu parler? C’est plus grand que New York, qui compte 8,4 millions de personnes).

Jin Wu, Weiyi Cai, Derek Watkins et James Glanz au New York Times ont fait un travail à couper le souffle, analysant le mouvement de centaines de millions de personnes pour montrer comment le virus est passé de cette mégalopole au reste du monde. C’est une merveille technologique tant que de design.

Il s’agit d’un «interactif linéaire» dans la mesure où le lecteur contrôle le rythme du changement en faisant défiler l’animation et rien d’autre.

Le cas sud-coréen

Il y a peu de temps, la Corée du Sud faisait la une des journaux en raison de son nombre élevé (pour l’époque) de cas confirmés. Ce qui est si spécial dans ce pays, c’est que l’épidémie a explosé à cause d’une seule personne, surnommée Patient 31. Cette visualisation (27 février 2020) de Marco Hernandez, Simon Scarr et Manas Sharma chez Reuters raconte son histoire à l’aide notamment d’une élégante ligne de temps.

Pourquoi prendre nos distances ?

«Aplatir la courbe» est peut-être le visuel le plus connu de cette pandémie. Il s’agit d’un diagramme avec deux scénarios représentés sous forme de courbes montrant le nombre de cas actifs à un moment précis. Il a été publié pour la première fois par le Center for Diseases Control en… 2007. Son but est d’expliquer pourquoi nous voulons ralentir la propagation de la maladie pour rester en-deçà de la capacité du système de santé local.

La plupart des versions ne différencient pas la zone au-dessus de la ligne pointillée (capacité), ce qui, je pense, est une erreur. Le but de ce graphique est de montrer qu’il est mauvais d’avoir des cas qui dépassent cette ligne. Dans cette version de Craig Dalton, Stephen Corbett et Anthea Katelaris publiée le 5 mars 2020, cette aire est appelée «besoin non satisfait», qui est une façon technique de dire «plus de morts et de souffrances».

L’explosion linéaire

La croissance exponentielle crée une ligne courbe sur un graphique avec une échelle «régulière». Cela cache le fait que la croissance est en fait régulière. Seulement, elle croît par un taux (comme vos économies par exemple).

John Burn-Murdoch au Financial Times a créé quelques graphiques qui utilisent une échelle logarithmique afin qu’il soit facile de comparer la progression de la maladie dans différentes régions, et aussi de remarquer quand la progression ralentit ou reprend à partir de son taux de croissance passé.

Vous trouverez ci-dessous la version du 2 avril, mais vous pouvez voir la version en direct gratuitement sur le site Web du Financial Times, avec d’autres graphiques tout aussi intéressants. Pourquoi l’échelle logarithmique? Pourquoi ne pas s’adapter à la population? John explique tout cela.

Le coût économique

L’économie est considérablement ralentie par toutes ces distanciations sociales, condamnant des industries entières. Le 27 mars, le nombre de demandes de chômage aux États-Unis était représenté de manière spectaculaire sur la première page du New York Times. Malheureusement, le nombre a presque doublé depuis lors et le graphique ne tiendrait pas sur la page à cette échelle.

Mention spéciale

Enfin, une mention spéciale pour une image d’un de mes illustrateurs préférés, Christoph Niemann, pour la couverture du New Yorker du 23 mars 2020 (publiée le 16). Évoquant la forme du coronavirus, il montre le risque élevé qu’un individu infecté déclenche une réaction en chaîne. Beau, élégant, évocateur, clair.

Je n’ai jamais vu un tel intérêt pour les visualisations par un public mondial et les experts relèvent le défi avec brio.

Qu’avez-vous vu d’autre? Partagez dans les commentaires.

Francis Gagnon est designer d'information et le fondateur de Voilà: (2013), une agence de visualisation de données spécialisée dans le développement durable.

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